Le regard des autres ….
Se libérer du regard des autres, de la peur de leurs critiques.
Cesser d’avoir une peur irrationnelle du jugement des autres, au point d’en développer un sentiment de gêne, la peur de décevoir autrui, le besoin exacerbé de plaire, une anxiété à l’idée d’affronter les regards, la panique voire une phobie, la crainte de paraitre ridicule dès qu’il est question de prendre la parole en public par exemple.
Cesser d’avoir peur de l’autre, peur des autres, de confronter les autres. Ne plus avoir le trac ni la peur de rougir, ces symptômes physiques qui renforcent les troubles anxieux, le mal-être, un sentiment d’insécurité « maladive » (dans le sens : excessive et irrationnelle). Et éviter de terminer par développer une sorte de phobie sociale
Oser être soi …
.. Indifférente à ce que les autres pensent de nous, libérée du regard des gens, de « ce que les gens vont penser » et affronter le regard des autres dans une pleine affirmation de soi : voilà un des secrets d’une vie réussie, sereine.
Et David Laroche (certaines l’aiment, d’autres non, il a appris à s’en moquer) est un des coachs qui m’a appris à me libérer du regard des autres.
Son parcours prouve qu’il est possible de se libérer de la peur du regard des autres, de leurs jugements, de leur désapprobation.
David Laroche, au travers de sa propre expérience, est pour moi le genre de personne qui vous donne envie d’exprimer pleinement votre personnalité, de manifester le meilleur de vous-même.
Il explique qu’il était un adolescent timide, mal dans sa peau, introverti. Manque d’assurance, manque de confiance en lui, n’osant même pas prendre la parole en classe.
Puis il a décidé de changer cela. Vaincre sa timidité. Oser prendre des risques. Prendre des initiatives.
D’abord reprendre confiance puis renforcer sa confiance, décider, en quelques sortes, de faire de pari de croire en ses capacités. Pour avoir une meilleure image de soi.
La peur du regard des autres ?
Il en a souffert, et s’en est libéré.
Il a réussi à :
- Vaincre la peur
- Confronter les autres
- Faire face au regard d’autrui
- Cesser de se préoccuper des autres
- Abandonner la peur de déplaire et la peur du jugement, s’en détacher
- Oser se lancer des challenges progressifs
- Développer une aisance sociale
- Interagir avec les gens.
Aujourd’hui il est heureux.
Mais comment a-t-il fait ?
Comment avoir confiance en soi lorsqu’on démarre avec un tel manque d’assurance ? Et comment se libère-t-on de cette peur du regard des autres ? En étant si timide et si peur sûr de soi au départ : comment diantre se libérer de la peur du regard des autres ?
Comment de devenir sûr de soi ? Changer sa vie ?
Il vous explique comment il a procédé.
Dans une intervention TEDx pour lequel il m’a donné sa permission de vous offrir une retranscription.
Alors voilà, c’est pour vous. Cadeau !
Chaque mot qu’il prononce, chaque étape de son parcours sont importantes pour comprendre comment il a surmonté ses « handicaps » de départ, par étapes successives. Et être libre aujourd’hui. Libéré de la peur du regard des autres.
Je vous propose donc de lire ce texte attentivement, et de le relire encore et encore. Enfin, si à vous aussi, il pèse d’être handicapée par la peur du regard des autres !
Et si vous aspirez à oser vivre la vie qui vous inspire. Foin du regard des autres !
Se libérer du regard des autres en 5 minutes
Retranscription de l’intervention de David Laroche TEDxGEM.
Cliquer ici pour accéder à la vidéo :
Alors comment pouvons-nous expliquer que certaines personnes osent, alors que d’autres n’osent pas ?
Comment peut-on expliquer que par exemple Antoine Griezmann à qui on a dit qu’il était trop petit pour faire du football, et qui a été rejeté par quatre clubs puisse obtenir la coupe du monde ?
Ou qu’une personne comme Charles Aznavour, alors que ses professeurs de chant lui avaient dit qu’il n’avait ni la taille, ni la voix pour réussir et qu’il ferait mieux de changer de carrière, puisse devenir une légende de la chanson ?
Et que finalement, certaines personnes arrivent à dépasser, transcender la peur que l’on peut avoir lorsqu’on on parle en public ou la peur liée au regard des autres ?
Une des peurs les plus importantes pour l’être humain …
est la peur d’être exclu du cercle social, la peur d’être rejeté, et par conséquent, cela nous amène à être effrayés à l’idée du jugement ou du regard des autres.
Cela fait 15 ans que je me passionne pour cette question, et cela m’a amené à faire trois découvertes qui ont radicalement changé ma manière d’observer, de voir ce qu’était le regard des autres.
La raison pour laquelle ce sujet me passionne autant est que j’étais un jeune homme mal dans ma peau, avec des pensées de suicide. J’avais du mal à oser lever la main en cours, à aborder cette fille qui me plaisait, du mal à être moi-même, et j’arrivais même d’ailleurs à faire une excellente performance qui était d’être capable le même soir d’être précoce et d’avoir une panne, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Du coup je me suis lancé un défi.
Le défi de faire plein de choses que je ne connaissais pas, et qui m’effrayaient, liées au regard des autres.
Cela a commencé avec le fait de lever la main en cours. Les potes me disaient : « tu penses que tu vas arriver un jour à être confiant, en levant la main en cours ? Tout le monde sait faire ça ».
À l’époque j’étais trop stressé pour pouvoir répondre que oui, mais c’était bien la seule idée que j’avais. Alors j’ai levé la main en cours, abordé des centaines d’inconnues, je suis allé voir ces filles qui me plaisaient, j’ai osé parler en public, je me suis même lancé le défi d’aller dans des boites de nuit, et de parler à la première moitié de la boite de nuit, leur dire bonjour.
Et en fait je me suis rendu compte que la deuxième moitié de la boite de nuit, celle qui arrive après, se demandait de fait : « mais c’est qui ce type, à qui tout le monde lui dit bonjour » ? C’est à dire qu’en fait, ce qu’il se passe, c’est que vu que tout le monde a peur du regard des autres et que tout le monde a envie, dans les yeux de l’autre, de paraître important, alors la première moitié de la boite de nuit, dès qu’ils passaient à côté de moi ils faisaient : « salut » !
Donc j’avais des gens qui me demandaient : « Est ce que tu es le fils du patron ? Est ce que tu es une célébrité ? Qui tu es » ?
Et cela m’a fasciné de me dire que quelques détails dans ma communication, dans ma manière de respirer, pouvaient tout changer.
Donc je me suis dit, je vais lancer une chaine You Tube, j’étais encore stressé, pas très à l’aise, mais j’ai envie de partager au plus grand nombre comment faire pour arriver à être plus à l’aise.
Donc je démarre ma chaine You Tube, déjà je mets plusieurs jours à oser me filmer, je mets plusieurs jours à oser mettre ma vidéo sur You Tube, en privé, et je mets plusieurs jours à oser cliquer sur le bouton « publier », parce que je me dis : « qu’est ce qu’on va penser de moi » ? C’est drôle d’ailleurs notre cerveau, parce que j’imagine que d’un coup la terre entière va voir ma vidéo alors qu’il y a un milliard de vidéos. J’ai trois abonnés, moi, mon deuxième compte, ma mère, et il y a un type qui sort de nulle part, je pense que You Tube a embauché une bande de cousins, là pour entrainer les personnes qui ont du mal avec le regard des autres, et il y a un type qui sort de nulle part et qui marque : « David, tu ne mérites pas de vivre ».
J’en rigole aujourd’hui, je n’ai pas vraiment rigolé sur le coup, mais j’ai continué de faire des vidéos, plusieurs centaines de vidéos, à chaque vidéo, j’essayais de faire quelque chose de différent, de nouveau : faire des vidéos dans le métro, faire des vidéos dehors, et essayer d’apprendre à devenir un meilleur communicant.
Et un jour, j’ai un pote qui m’appelle, c’est un des fondateurs d’un des plus gros incubateurs de startups en Europe, il m’appelle et me dit : « David, je viens de diffuser une de tes vidéos à toutes mes startups ». Sur le coup je lui dis : « je suis trop content, merci c’est top la confiance que tu as en moi, quelle vidéo tu as choisie » ? Il me dit « une de tes premières ». « Mais pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi une de mes premières » ? Il me répond : « je sais ce que je fais, je vais attendre quelques semaines, et je vais leur donner une de tes dernières ». Je lui demande alors : «mais pourquoi tu fais ça » ? Il me dit : « je veux leur montrer que vraiment, tout est possible ».
Et sur le coup exactement comme vous, je me dis : «c’est une critique ? Qu’est ce qu’il veut dire par là » ?
Cela m’a amené à faire trois découvertes qui ont transformé ma vision.
Je vous montre cette image, une image de mes premières vidéos où j’avais testé des teeshirts. Je m’étais dit : « si ça ne marche pas c’est à cause du costume, donc je mets un costume, et j’ai un type qui là encore sort de nulle part et me dit : « il faut que tu arrêtes de mettre le costume de ton père ».
Ça n’était pas le costume de mon père, mais je comprends pourquoi il disait ça. Grâce à lui d’ailleurs, j’ai changé de costume, et en fait, je me suis rendu compte que je mettais énormément de valeur sur les critiques, il y avait toujours des gens qui me disaient : « tu es trop jeune, tu ne pourras pas y arriver, tu n’y arriveras jamais, tu ne t’exprimes pas assez bien », et je mettais trop d’énergie là-dessus, trop de poids à ce que les autres pensaient de moi. Donc j’ai continué, et je me suis demandé : « qu’est ce que ça pourrait être un défi qui vraiment me fait flipper, en partant d’un ancien timide, le truc qui était le plus stressant pour moi ? ».
Et bien c’était de louer une salle, donc j’ai loué une salle de 1400 personnes, et je me suis dit : « j’ai un mois pour faire un one man show », sachant que j’ai demandé à plusieurs personnes autour de moi, qui m’ont déclaré : « en un mois, jamais tu ne pourras faire un one man show c’est impossible ».
Donc j’ai réservé une salle et voilà : 1400 personnes étaient présentes. J’étais terrorisé sincèrement avant de monter sur scène, je pense que je ne suis jamais allé autant de fois aux toilettes en vingt minutes, avant de monter sur scène, et cela m’a permis d’avoir ma première découverte :
L’entrainement.
Le fait de t’entrainer tous les jours à faire des choses que tu ne connais pas, le fait de te dépasser le fait de te remettre en question, et pourquoi pas apprendre des critiques, parce qu’il y avait des critiques qui étaient intéressantes, l’entrainement, donc rend obsolètes les critiques.
Beaucoup de personnes ont dit que je ne pourrais pas y arriver.
Mais quand toi tu n’es pas concentré sur le fait de les écouter, quand tu es concentré sur le fait d’apprendre, et de faire des choses que tu ne connais pas, finalement, le temps qu’ils aient fini de parler, toi, tu as progressé.
Et j’aimerais ainsi partager aujourd’hui cette idée et cette invitation à aller faire des choses qui sont « challengeantes » pour soi.
Chacun sa taille, aujourd’hui j’ai le privilège, la chance de côtoyer, de rencontrer, d’interviewe et d’ accompagner des personnes qui excellent dans leur domaine, comme le producteur du Seigneur des Anneaux, des sportifs olympiques, des champions du monde, des entrepreneurs qui génèrent plusieurs dizaines de millions d’euros. Et je peux vous dire d’ailleurs que peu importe là où ils en sont, tous sur terre, il y a quelque chose qui nous fait peur lié au regard des autres. Aussi, mon invitation est de dire : « qu’est ce que je peux faire qui me fait vraiment flipper et qui peut-être va me permettre en plus d’être fier de moi » ?
Être là avec vous aujourd’hui me permet de repenser à ce jeune homme que j’étais et de me dire : « waouh, ça me paraissait impossible et c’est allé au-delà de ce que j’imaginais parce que ça a démarré avec un truc, où les potes se foutaient de ma gueule, qui était de lever la main en cours ».
Je suis allé donc plus loin dans ces défis.
Je me suis dit : « ok, qu’est ce qui me ferait encore plus flipper que le spectacle ? On va partir aux USA, et je vais annoncer à tout le monde, sur ma chaine You Tube, et partout, le plus possible, que je vais interviewer trente américains considérés comme inaccessibles, sachant que quand j’annonce ça, je n’ai aucune idée de comment je vais faire ».
Donc je me retrouve à New York, ma première fois à New York, je ne sais pas comment je vais faire pour interviewer quelqu’un, et j’obtiens l’interview avec Seth Godin, qui est un peu une légende du marketing aux USA, c’est quelqu’un qui a accompagné Yahoo.
À la fin de l’interview, il me demande à quelle heure est mon train. Sous-entendu : « ça serait bien que tu dégages ».
Je suis sur le quai du train, c’est ma première interview de toute ma vie, à New York aux USA, et je suis en train de réaliser que j’ai certainement raté une des interviews les plus importantes de ma vie. La raison pour laquelle j’ai raté cette interview, c’est qu’en fait mon anglais est pourri, et donc, Seth Godin, c’est quelqu’un qui passe au TED aux USA, le plus gros TED, à la TV, à la radio, et qui est habitué à raconter des blagues, sauf que quand il raconte une blague, il est habitué au fait que les gens rigolent.
Mais vu que j’ai un mauvais anglais, quand il raconte des blagues je ne comprends pas que c’est une blague, ou parfois je comprends deux minutes plus tard.
C’est la raison pour laquelle ….
Mes interviews suivantes, quand tu les regardes sur ma chaine You Tube américaine, tu vois que je rigole dans le doute, c’est à dire qu’il y a des moments où je rigole, ça n’a rien à voir, et c’est pour ça que j’ai plein de commentaires de ce type là sur ma chaine You Tube américaine alors c’est la traduction « super interview côté de l’interviewé », donc pas moi, « mais si j’entends encore ce frenchy boy pouffer de rire comme une fillette… ».
Des commentaires comme celui-là j’en ai des centaines !
Des personnes qui m’ont dit que ça serait mieux que j’arrête de parler anglais parce que ça leur fait mal à l’oreille. Qui m’ont dit que vraiment, c’était déshonorer ces gens-là que de les interviewer avec mon anglais de merde.
Alors du coup je me suis lancé d’autres défis :
Parler par exemple devant 200 personnes qui étaient les dirigeants de boites de SNP500, c’est un peu comme le CAC40, et à la fin de mon intervention, j’ai quelqu’un qui va voir l’animateur et qui lui demande : « mais pourquoi lui ? Mais sincèrement, je veux dire pourquoi lui ? Il y en avait des excellents, pourquoi lui » ?
Et j’ai un autre qui vient voir l’animateur et qui dit : « tu sais dans tous les intervenants, il n’y en a qu’un seul que je retiendrai, je n’ai pas tout compris de ce qu’il a raconté, mais par contre je pense que notre entreprise, elle a un peu plus besoin de l’état d’esprit qu’il a eu, de faire 10 000 km, d’aller parler une langue qu’il ne connaît pas, devant des personnes qui l’impressionnent, je pense que si on faisait un peu plus ça dans notre entreprise, il y a peut être des trucs qui pourraient se passer ».
J’ai commencé à me poser des questions :
Est ce qu’il n’y a que moi qui suis critiqué ?
Donc je suis allé sur internet, sur un site qui s’appelle Allo Ciné, voir mon film préféré, ce que les gens en pensaient, un film qui a reçu cinq oscars, le deuxième meilleur film au box-office monde l’année de sa sortie. Et quand tu vas sur Allo Ciné et que tu regardes les commentaires les plus mauvais, tu as des personnes qui sont sincères, et je vous en ai sélectionné trois que j’ai vus aujourd’hui, je les ai trouvés magnifiques.
Le premier commentaire : « c’est sans aucun doute un des films les plus ratés de l’histoire du cinéma, bref, une daube magistrale ». Ok c’est mon film préféré. Deuxième commentaire : « Le film est tellement nul qu’il devient une parodie, les joueurs jouent mal, et n’ont aucun charisme ». Et le dernier commentaire, je l’ai trouvé efficace : « insupportable ».
Et je me suis senti soulagé, cela m’a soulagé parce que je me suis dit, si au sujet du film « Gladiateur », les gens peuvent dire ça, franchement, tout est possible pour moi maintenant.
Non seulement cela m’a soulagé, mais …
J’ai accédé à ma deuxième découverte :
En fait, quoi que tu fasses, tu peux être le meilleur sportif au monde, tu peux être Michael Jordan, tu peux être Kobe Bryant, tu peux être n’importe qui, exceller, passer toute ta vie à essayer d’exceller dans un domaine, l’art, la science, l’entrepreneuriat, tu auras toujours des gens pour dire que ce que tu fais c’est pourri, et le pire c’est qu’ils sont sincères !
Cette deuxième découverte a été importante pour moi, découverte qui s’est appuyée par des travaux scientifiques. Gareth Riss, qui est professeur à l’université à Londres, s’est en fait rendu compte que notre cerveau, chaque être humain a un cerveau qui est différent et donc, en conséquence, notre perception du monde est différente pour chaque personne.
Et c’est la raison pour laquelle, ce qui est important pour toi, pour d’autres c’est pourri, et c’est une bonne nouvelle en fait, on peut se libérer de l’idée que d’autres personnes puissent nous critiquer, et juste intégrer cette deuxième découverte, la critique est inévitable.
Je le savais déjà, mais rencontrer des scientifiques pour me le partager et vivre cette expérience m’a libéré. Et donc vu que c’est inévitable, autant aller faire ce qui me fait vibrer.
Si ce qui vous fait vibrer c’est de l’art, autant aller faire de l’art, si c’est voyager, voyagez, si c’est apprendre une langue, apprenez une langue, faire un tour du monde, partir dans l’espace, créer votre entreprise.
Combien de personnes je vois ne pas oser faire les choses qui sont importantes pour elles, juste parce qu’il y a quelqu’un de leur entourage, un ami, un enfant, un parent, un collègue de travail qui leur dit : « c’est mort ».
Suite à cela, je suis allé plus loin dans un autre défi …
Qui était d’interviewer des personnes qui excellent, et j’ai pu interviewer quelqu’un qui est un des plus grands acteurs français, comédien, et qui fait aussi du théâtre. Et en privé, il m’a raconté une anecdote de sa vie. Il est sur scène, devant une salle comme ça, c’est impressionnant sincèrement quand tu rentres dans une scène comme ça, il est 19h30 et le spectacle démarre à 20h, il est paniqué, il ne se sent pas bien, il est habitué au stress, mais là c’est particulier.
19h45,
Toujours dans les loges et stressé, il n’arrive pas à se rappeler de son texte. 20h, l’heure du début du spectacle il est toujours dans les loges. À votre avis qu’est ce qu’il se passe ? 20h15, toujours dans les loges, paniqué, les mains moites, il n’est pas bien, et plus le temps passe, plus il se dit : «avec la renommée que j’ai, c’est vraiment la honte de monter sur scène si je bafouille, si je ne connais pas mon texte».
20h30.
Toujours dans les loges, ça fait 30 minutes que la salle attend, son metteur en scène est perdu autant que lui, et il lui dit « écoute, fais quelque chose, monte sur scène, prends ton texte, vas-y » ! Il répond : « je ne vais pas monter avec mon texte, c’est ridicule » ! 20h45, il décide de prendre son texte et de monter sur scène. A votre avis qu’est ce qu’il se passe suite à ça ? Il va passer tout le reste de la pièce de théâtre avec le texte à la main, incapable de retrouver son texte. C’est long, une pièce de théâtre entière quand tu es stressé et paniqué et que tu as ton texte à la main.
Et à la fin…
Il va avoir la standing ovation la plus longue, la plus grande, qu’il a jamais eue de toute sa carrière. Trois ans plus tard, il est dans une autre ville et il y a quelqu’un qui vient le voir en lui disant : « mais j’étais là » ! « Tu étais où » ? « J’étais là » ! « T’étais où » ? « J’étais là ce soir là, le soir où vous aviez votre texte. Ce n’est peut être pas pour vous le meilleur spectacle de votre vie mais pour moi ça a été le plus impactant dans ma vie, ce soir- là a transformé ma vie.
Vous n’imaginez pas le nombre de choses que je n’osais pas faire par peur d’être critiqué, parce que je me disais que ce n’était pas encore parfait, parce que j’attendais d’être parfait pour démarrer mon entreprise, ou pour démarrer à parler en public, et ce soir là vous m’avez libéré, et je me suis donné l’autorisation d’aller réaliser mes rêves. Merci. Merci ».
Quand il me raconte cette histoire, ça m’impacte énormément, parce que je me rends compte que je suis extrêmement attaché au regard des autres. Et en fait, on est extrêmement « addict» à être valorisé par les autres, et je me rends compte qu’à partir du moment où tu te libères du besoin d’être valorisé par les autres, tu te libères aussi au passage, d’être critiqué par les autres.
Et plus important encore, j’ai fait une troisième découverte qui était hyper importante pour moi .
C’est qu’en réalité le seul risque que tu as quand tu prends le risque d’être critiqué par les autres, c’est d’inspirer quelqu’un, ce quelqu’un te voit, t’entend, te voit, te regarde et se dit : « s’il peut le faire, si elle peut le faire, je peux le faire aussi ». Combien ça vaut d’inspirer sa mère son père, ses enfants, un inconnu ? Est-ce que ça ne vaut pas une petite critique, quelqu’un qui va juste te dire que ce que tu fais c’est nul.
Je vous ai parlé de beaucoup de choses….
…. de plus en plus grandes, pour moi, mais il y avait une autre chose que je n’osais pas faire, qui pour beaucoup de gens est extrêmement simple, et que j’ai laissée chaque année passer en me disant que je le ferais plus tard. Cela me terrorisait bien plus que d’aller passer sur scène en anglais. Cette chose, c’était de dire « je t’aime » à mon père.
Mon père a été abandonné par son père, puis par sa mère puis par sa grand-mère, il a eu du mal à comprendre ce qu’était de se sentir aimé, et de fait, j’ai vécu une adolescence où je lui en ai beaucoup voulu, et je prétextais mon manque d’estime de moi sur lui. Dire je t’aime à mon père, c’était hyper stressant pour moi, bien plus que tout ce que j’ai fait aujourd’hui dans ma vie. Encore une fois, c’est cette peur du regard des autres, la peur que mon père ne réponde pas, la peur qu’il me rejette, parce que je me suis senti rejeté par lui pendant cette enfance.
Et un jour …
Je prends mon téléphone et j’écris à mon père : « papa je t’aime ». Faire cela, cet acte de courage pour moi, c’était plus important que plein de choses que j’ai pu accomplir.
Le lendemain, pas de réponse de mon père, le surlendemain, pas de réponse de mon père. Et le troisième jour, j’oublie le SMS. Le fait d’oublier le SMS en fait a été une des plus belles victoires de ma vie, parce que pour la première fois de ma vie, ce n’était plus si important que mon père me reconnaisse ou que quelqu’un me reconnaisse. Ce n’était plus si important qu’il me réponde, parce que j’avais fait ce qui était important pour moi Deux semaines s’écoulent, mon père a dû pendant deux semaines se demander ce qu’on répond à un SMS comme ça ? Parce que personne ne lui a dit ça.
Et après deux semaines…
Il a trouvé une formulation que j’ai trouvée intéressante : « la réciproque est vraie ».
J’aurais reçu ce SMS à 15 ans, je lui en aurais voulu pour ça, mais quand je reçois ce SMS il y a quelques années, j’ai les larmes aux yeux, parce qu’en fait, mon père, je réalise, par toutes ces expériences, le prendre dans mes bras alors qu’il se rigidifie, que mon père m’a toujours aimé, sauf que je n’étais pas capable de le voir, parce qu’on a deux cerveaux différents, et deux enfances différentes.
Mon père m’a donné tout ce que lui n’a pas eu : un toit, à manger, des études, et quand je pensais qu’il ne m’aimait pas, ce qu’il me disait c’est : « fais attention, continue tes études parce que moi je sais ce que c’est que de ne pas manger ». J’ai compris que mon père m’avait toujours aimé, et suite à cela, notre relation a changé, et d’ailleurs j’ai beaucoup de gratitude pour mon père aujourd’hui, parce qu’il participe à la réussite de mon entreprise, parce que j’ai osé traverser ce regard de l’autre et être prêt à être rejeté par lui.
Donc j’aimerais terminer par une invitation.
L’invitation que vous alliez faire au moins une petite chose inconfortable pour vous. Elle peut être petite aux yeux des autres, ou grande pour vous. Ça peut être un truc énorme aux yeux des autres, ou simplement lever la main en cours. Parce qu’en fait, j’imagine un monde, et j’ose imaginer avec vous un monde où si nous, ensemble, on ose faire des choses qui nous inspirent, et bien on pourra peut être voir ensemble un monde où il y a des jeunes, des enfants et des adultes qui osent vivre la vie qui les fait vibrer, peu importe ce que les autres pensent. Et j’ai envie de terminer avec cette phrase de Steve Jobs que j’adore, qui a marqué ma vie : « votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la votre ». Merci à vous
Chaine You Tube de David Laroche
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